À l’ère du tout numérique, le recueil du consentement est devenu un enjeu central pour les entreprises et les organisations, tant sur le plan juridique qu’éthique. Qu’il s’agisse de respecter les exigences du RGPD, d’encadrer les pratiques en matière de santé ou de sécuriser la signature de contrats, il est indispensable de pouvoir prouver, de manière fiable, que le consentement a bien été donné, dans des conditions précises.
Or, les méthodes traditionnelles de traçabilité montrent rapidement leurs limites face aux exigences croissantes en matière de conformité et de preuve. Dans ce contexte, l’horodatage qualifié et le cachet électronique s’imposent comme des solutions de confiance pour garantir l’intégrité, l’authenticité et la valeur probante du consentement recueilli.
Dans une première partie, nous verrons pourquoi ces technologies doivent être privilégiées pour renforcer la sécurité juridique du consentement. Nous illustrerons ensuite leur application concrète à travers plusieurs cas d’usage.

Sommaire
- Pourquoi privilégier l’horodatage et le cachet électronique pour le recueil du consentement
- Exemples de use cases démontrant l’importance de la preuve du recueil du consentement
Pourquoi privilégier l’horodatage et le cachet électronique pour le recueil du consentement
Le consentement n’est pas toujours une signature
Dans de nombreux cas, le recueil du consentement ne passe pas par une signature électronique formelle, mais par des actions simples, courantes dans les parcours numériques :
- Cocher une case,
- Cliquer sur un bouton « J’accepte »,
- Valider un formulaire en ligne,
- Créer un compte,
- Scroller une page
Or, même en l’absence de signature, ces actions engagent l’utilisateur et peuvent avoir une valeur juridique. Pour être recevables en cas de contrôle ou de litige, elles doivent être accompagnées de preuves fiables et opposables. C’est là qu’interviennent l’horodatage qualifié et le cachet électronique. Ces deux mécanismes sont essentiels pour constituer une preuve solide du consentement, et renverser la charge de la preuve envers celui qui conteste ce consentement grâce à la présomption de fiabilité consacrée par le règlement eIDAS.
Elles permettent de garantir que :
- Le consentement a bien été donné à une date précise (preuve de date) ;
- l’organisation émettrice est clairement identifiée (preuve d’authenticité) ;
- Le contenu validé n’a pas été modifié après coup (preuve d’intégrité) ;
- Une preuve durable et sécurisée est conservée pour référence future.
Le cachet engage l’entité émettrice, pas l’utilisateur
Le cachet électronique joue un rôle central dans la sécurisation des documents numériques. Il peut être comparé à un tampon officiel numérique, apposé par une entreprise, une administration ou une plateforme.
Il permet :
- De garantir que le document ou le formulaire provient bien d’une entité identifiée (éditeur, organisme, prestataire, etc.) ;
- De figer son contenu dans le temps, en empêchant toute modification après son émission grâce à un horodatage qualifié ;
- D’éviter d’imposer à l’utilisateur une signature, tout en apportant une preuve juridiquement opposable.
Cela allège considérablement l’expérience utilisateur, tout en maintenant un niveau de preuve élevé, permettant de renverser la charge de la preuve.
Couplé à l’horodatage qualifié, il constitue une preuve irréfutable
Lorsque le cachet électronique qualifié est apposé au moment du recueil du consentement, et qu’il est horodaté électroniquement de manière qualifiée, cela permet de constituer une preuve numérique à forte valeur probante :
- Scellement du formulaire ou de l’action utilisateur (preuve d’authenticité),
- Preuve de la date exacte du consentement,
- Garantie de l’intégrité du contenu (aucune modification ultérieure),
La preuve obtenue est recevable en justice, y compris devant des juridictions exigeantes comme les cours d’appel françaises, qui exigent souvent des preuves solides, traçables et conformes au règlement eIDAS.
Exemples de use cases démontrant l’importance de la preuve du recueil du consentement
Consentement RGPD à la collecte de données personnelles
Le RGPD impose aux entreprises et organisations de prouver le recueil libre, éclairé et explicite du consentement de chaque utilisateur avant tout traitement de données personnelles. Cela concerne, par exemple, l’inscription à une newsletter, l’acceptation de cookies, ou la validation d’un formulaire de contact.
Or, en cas de contrôle ou de réclamation, l’absence de preuve claire et datée peut coûter cher. À ce jour, plus de 4,5 milliards d’euros d’amendes ont été infligés en Europe pour des manquements au RGPD, souvent liés à des consentements mal ou non documentés [1].
Dans ce contexte, l’horodatage qualifié devient un outil stratégique pour les entreprises. Il permet de :
- Attester la date et l’heure exactes du consentement, avec une valeur juridique reconnue ;
- Prouver que le consentement a été donné avant le début du traitement, selon les conditions affichées au moment de l’action ;
- Se protéger juridiquement contre les contestations du type « je n’ai jamais donné mon accord ».
En associant l’horodatage qualifié au cachet électronique de l’entité émettrice (site, plateforme, éditeur), les entreprises peuvent constituer une preuve solide, conforme au RGPD et au règlement eIDAS, tout en simplifiant l’expérience utilisateur.
Consentement dans un cadre médical ou paramédical (téléconsultation, étude clinique)
Dans le domaine médical et paramédical, le consentement éclairé du patient est une exigence à la fois éthique et réglementaire. Il est requis pour toute intervention, téléconsultation ou participation à une étude clinique. Ce consentement doit être donné de manière libre et éclairée, et surtout documenté de manière rigoureuse.
Or, dans la réalité du terrain, notamment avec la digitalisation accélérée des parcours de soins, cette preuve est souvent difficile à établir. Selon la CNIL, 70 % des litiges relatifs aux données personnelles dans le secteur de la santé concernent un manque de preuve du consentement du patient [2].
L’usage de l’horodatage qualifié, combiné à un cachet électronique, permet de répondre à ces exigences de manière fiable et conforme :
- Il atteste que le patient a donné son accord à un instant précis, après avoir pris connaissance des informations légales ou médicales requises ;
- Il garantit l’intégrité du document ou du formulaire de consentement (aucune altération possible après validation) ;
- Il assure une traçabilité complète, indispensable en cas d’audit, de contrôle de conformité ou de litige.
Cette approche offre ainsi une sécurité juridique renforcée pour les professionnels de santé, tout en respectant les droits des patients dans un environnement de plus en plus digitalisé.
Signature d’un contrat numérique
Dans de nombreux secteurs – banque, assurance, ressources humaines, immobilier, B2B…, la signature électronique s’est imposée comme la norme pour formaliser des engagements contractuels : contrat de travail, mandat, bail, contrat de prestation, etc. Elle est utilisée pour exprimer le consentement des parties aux termes du contrat et permet de fluidifier les échanges tout en assurant la validité juridique des accords conclus à distance.
Cependant, la valeur probante des signatures électroniques, y compris qualifiées, peut être affaiblie en l’absence d’un dossier technique complet ou lisible – comme le montre ces récents arrêts de cour d’appel [3] ; il est donc fortement recommandé de renforcer cette preuve avec un horodatage qualifié, qui certifie la date, l’intégrité et la traçabilité du document signé.
- Il atteste la date et l’heure précises de la signature, au moment exact où le consentement a été exprimé ;
- Il verrouille l’intégrité du contrat signé, empêchant toute altération postérieure ;
- Il permet à l’émetteur de constituer une preuve solide, à forte valeur probante, même en cas de contestation ou de tentative de renversement de la présomption de fiabilité.
Couplé à un cachet électronique apposé par l’organisation contractante, l’horodatage qualifié permet ainsi de constituer un dossier de preuve complet, conforme aux exigences du droit européen et rassurante pour toutes les parties prenantes.
Acceptation de Conditions Générales (CGU/CGV)
Dans le cadre d’une inscription en ligne ou d’un achat sur une plateforme, l’utilisateur est tenu d’accepter les Conditions Générales d’Utilisation (CGU) ou de Vente (CGV). Ce consentement, souvent exprimé par une simple case à cocher, constitue pourtant un engagement contractuel.
Le problème ? Ces conditions peuvent évoluer dans le temps. En cas de litige (facturation, résiliation, désaccord sur les modalités d’usage), il devient essentiel de prouver à quel moment l’utilisateur a accepté une version donnée des CGU/CGV. Sans cette traçabilité, la plateforme ou l’éditeur s’expose à une contestation sur le fondement même de la relation contractuelle.
L’horodatage qualifié, combiné à une preuve de contenu, permet de sécuriser ce processus :
- Il fournit une preuve juridiquement reconnue de la date et de l’heure d’acceptation des conditions ;
- Il garantit que l’utilisateur a bien accepté une version spécifique des CGU/CGV, à une date déterminée ;
- Il est particulièrement utile dans les environnements à forte fréquence de mise à jour des conditions (SaaS, fintech, e-commerce, plateformes collaboratives) ;
- Couplé à un cachet électronique et à une copie scellée des CGU/CGV, il assure une traçabilité complète en cas de contentieux.
Ainsi, l’horodatage qualifié devient un levier de sécurisation contractuelle clé, pour tous les acteurs du numérique qui souhaitent se prémunir contre les litiges liés à l’évolution ou à l’acceptation des conditions d’usage.
Cas d’usage : Notification de livraison ou delivery notice
Dans de nombreuses situations professionnelles, il ne suffit pas d’envoyer un document : encore faut-il pouvoir prouver qu’il a bien été transmis, à une date précise, dans un format intègre. C’est le cas dans de nombreux contextes :
- Envoi d’un contrat ou d’un avenant à signer à un client ou un collaborateur,
- Notification d’un changement de CGV ou de politique de confidentialité,
- Mise à disposition d’un document réglementaire : rapport d’audit, PV d’assemblée, bulletin de paie, etc.,
- Transmission d’une mise en demeure ou d’un avis de résiliation,
- Communication d’un résultat d’examen ou d’une décision administrative.
Pourtant, le simple envoi d’un email ou le dépôt d’un fichier dans un espace client ne constitue pas une preuve suffisante en cas de litige. Il ne permet pas toujours de garantir avec certitude la date exacte de la transmission, de garantir que le document transmis n’a pas été modifié, ou encore de rendre cette transmission juridiquement opposable au destinataire.
C’est là que l’horodatage électronique qualifié, conforme au règlement européen eIDAS, devient une solution de confiance.
- Il scelle la date et l’heure exactes de l’envoi ou de la mise à disposition du document,
- Il peut être couplé à un cachet électronique, garantissant que le contenu n’a pas été modifié après envoi,
- Il constitue une preuve recevable en justice, notamment en cas de contestation sur la réception ou les délais,
- Il permet de respecter des délais légaux ou contractuels (préavis, délais de réponse, etc.),
- Il représente une alternative numérique rapide, économique et juridiquement fiable à la lettre recommandée avec accusé de réception.
L’importance de l’horodatage qualifié dans le contexte scolaire
Dans le cadre de la vie scolaire, les échanges entre établissements et représentants légaux des élèves concernent souvent des sujets sensibles ou juridiquement engageants, tels que :
- Les autorisations parentales pour sorties scolaires ou activités sportives,
- Les notifications de sanctions, d’absences ou de convocations,
- La distribution des bulletins scolaires ou des évaluations,
- La validation des choix d’orientation ou d’inscription.
Il est donc crucial de pouvoir prouver avec exactitude le moment où une information a été transmise ou un consentement donné. L’horodatage qualifié, conforme au règlement eIDAS, est le seul moyen de preuve de date et d’heure bénéficiant d’une présomption de fiabilité reconnue dans toute l’Union européenne.
Cette technologie protège non seulement les établissements scolaires, mais aussi les familles, en garantissant une traçabilité transparente et opposable des échanges liés à la vie scolaire des enfants.
Conclusion
Le recueil du consentement, dans un contexte numérique omniprésent, soulève des enjeux majeurs de preuve et d’opposabilité. Cet article a démontré pourquoi l’horodatage électronique qualifié et le cachet électronique représentent aujourd’hui des outils indispensables pour sécuriser ces processus essentiels.
- L’horodatage qualifié garantit la preuve irréfutable de la date et de l’heure du consentement, et de son intégrité.
- Le cachet électronique engage l’entité émettrice sans alourdir l’expérience utilisateur.
- Ensemble, ils assurent l’intégrité du document ou formulaire, l’authenticité de l’acte et une preuve juridiquement opposable, même dans des contextes exigeants comme le RGPD, le secteur médical, la signature de contrats numériques, ou la gestion des Conditions Générales d’Utilisation et de Vente.
Au-delà de la conformité, ces solutions permettent aussi de se prémunir contre les risques liés à la fraude ou au défaut d’exécution contractuelle, tout en protégeant les droits des utilisateurs et la réputation des organisations, créant ainsi une relation de confiance durable entre toutes les parties prenantes.
Sources
[1] Enforcement Tracker, juillet 2025).
[2] CNIL, rapport annuel 2023)
[3] CA Riom 19 mars 2025 RG n° 24/00497 ; CA Douai 27 mars 2025, RG n° 22/05040 et RG n° 22/05041 ; CA Paris 3 avril 2025, RG n° 23/19316 ; CA Rouen 10 avril 2025, RG n° 24/01774, CA Versailles 29 avril 2025 RG n°24/04372, CA Paris 15 mai 2025 RG n°24/02375 (5) Par ex. : CA Amiens 24 avril 2025 RG N°23/04010
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